Depuis sept ans, nous luttons ensemble et sans faille contre le projet de décharge (CSDU) de SAINT-ESCOBILLE.
Avec méthode et persévérance, nous avons, au cours de l’enquête publique qui s’est déroulée en 2007, démontré, par nos 4000 témoignages et par 14 contre-expertises réalisées par des spécialistes, l’inutilité de cette installation, ses dangers, les catastrophes économiques, écologiques, sanitaires et humaines… au-dessus de la nappe phréatique de Beauce, si essentielle à l’Ile de France* !!!
Avec détermination et dignité, soutenus par de très nombreux élus, ainsi que les organes délibérants de
- 112 collectivités dont communes, communautés de communes, syndicats des eaux, Conseil général de l’Essonne, Président du Conseil régional,
- 7 députés nationaux,
- 5 sénateurs,
- 5 députés européens,
- 11 organismes professionnels agricoles,
- 28 associations
nous avons manifesté à plusieurs reprises notre désaccord étayé et scientifiquement fondé.
La réponse du Préfet de l’Essonne a été simple et brutale : « Projet d’Intérêt Général ».
Comment ne serions-nous pas stupéfaits et révoltés devant cet autoritarisme, ce manque d’écoute, de concertation, et donc de démocratie concrète ?
La manifestation des élus du 4 mai à la préfecture relayée par les médias, n’a pas davantage ébranlé le Préfet de l’Essonne dans ses certitudes. En moins d’une semaine, il a refusé les recours gracieux de la commune de Mérobert et de l’ADSE, sans répondre aucunement aux arguments légitimes qui lui ont été exposés.
Dans une société démocratique, l’Etat a notamment la fonction de constituer un facteur de cohésion entre tous les niveaux sociaux. Son organisation et sa légitimation ne peuvent appeler que des décisions justes et régulatrices tendant vers une harmonie sociale et environnementale. Le pouvoir politique, par essence démocratique de notre République française, ne peut être inféodé à celui des seules firmes privées. Ainsi sommes-nous résolus à exercer tous les recours nécessaires devant l’autorité judiciaire contre cet arrêté de « Projet d’Intérêt Général » que nous considérons comme un diktat digne de l’ancien régime et indigne de notre République dont la devise est gravée au fronton de nos mairies.
Pour agir en justice et mettre en valeur les arguments percutants que nous possédons, nous réunissons tous les moyens financiers nécessaires : de nombreuses communes ont déjà budgétisé des subventions significatives ; il est également nécessaire que chaque habitant s’implique financièrement dans la mesure de ses moyens, c’est pourquoi nous sollicitons particuliers et entreprises. La vie de nos villages est à ce prix et nous savons que la motivation générale de ceux qui nous soutiennent est sans faille et sans faiblesse ; ainsi nous montrerons ce dont les citoyens des villages sont capables.
La manifestation du samedi 6 juin a renforcé notre détermination à lutter contre le projet de CSDU à Saint-Escobille.
Les très longues files de véhicules escortés par les tracteurs agricoles qui ont sillonné nos routes ce samedi matin, rassemblant à ETAMPES les habitants des villages ont démontré que les nuisances n’atteindraient pas seulement les 500 habitants de Saint-Escobille, mais le Sud Essonne tout entier.
Ensemble, avec nos élus, nous avons dénoncé avec force le déni de démocratie et demandé une ultime fois au Préfet, au nom du principe de précaution, de revenir sur une décision aussi néfaste qu’irrationnelle.
A l’issue du rassemblement, Monsieur le Sous Préfet, respectueux du droit républicain, a reçu une délégation d’une vingtaine d’élus et d’agriculteurs. Il a promis de transmettre aux services de l’état les remarques exprimées par les différents participants.
Mais cette manifestation n’est que le point de départ d’une lutte qui doit s’intensifier !
- Tous unis, forts de notre droit, nous ferons passer la préservation de l’environnement et la santé des citoyens avant toute autre considération subalterne et partielle sinon partiale.
- Tous unis, nous finirons par gagner !
*Nul, ni aucune structure responsable n’avait imaginé que la Beauce et son immense réservoir d’eau à 25m à peine ferait l’objet d’une violation aussi fondamentale du principe de précaution si essentiel et vital… alors que parallèlement des textes législatifs et réglementaires européens et nationaux sur l’eau obligent expressément à une amélioration qualitative de l’eau en Ile de France.
Cette « désacralisation » d’un sanctuaire phréatique est une des erreurs les plus fondamentales qui soit, aujourd’hui et pour les décennies à venir. C’est dire si notre combat outrepasse notre périmètre local, puisqu’il s’inscrit clairement dans un cadre environnemental et éthique, départemental autant que national.
Bien cordialement,
Marie Josèphe Mazure
Présidente de l’ADSE
Maire de Mérobert (Essonne)