Nos études relatives à l’agriculture :
Un hectare de terre nourrira 8 personnes en 2020 !
La F.A.O. estime qu’il faudra augmenter la production agricole de 30% pour nourrir la population mondiale en 2050.
En France, c’est l’équivalent de la surface d’un département en terres agricoles qui disparaît tous les 10 ans (urbanisation, infrastructures, zones industrielles…).
Et l’agriculture est menacée à proximité des sites polluants.
Le projet de Centre de Stockage de déchets se situe au Nord de la région naturelle de la Beauce, zone constituée essentiellement de limons sur support calcaire, très perméable.
C’est une des principales régions agricoles de France, puisque 94% du territoire est utilisé à des fins agricoles et les productions sont très diversifiées :
– Céréales (blés destinés à la meunerie, orges servant à la fabrication de bières, blés durs pour la semoulerie, maïs destiné à l’amidonnerie, blés fourrages et orges fourragères destinés à l’alimentation animale …)
– Colza alimentaire
– Tournesol
– Pois protéagineux (alimentation humaine et animale)
– Betteraves sucrières
– Cultures légumières (pommes de terre, haricots verts, flageolets…)
– Cultures aromatiques (persil, estragon)
La présence d’une telle décharge remettrait en cause l’agriculture locale et nuirait à jamais à toutes ces productions.
En effet, toutes ces cultures sont essentiellement destinées à la consommation humaine par le biais d’industriels bien connus comme Bonduelle, Mac Donald, Ebly, les meuniers fournissant la farine pour les baguettes Banette…
Ces acheteurs de l’agroalimentaire, sous la pression légitime des consommateurs, font apparaître des zones d’exclusion de toute pollution sur les contrats qu’ils signent avec les agriculteurs. Ainsi, il est souvent précisé suivant les contrats que la parcelle devra être à plus de 500m, 1km, voire 5km de centre de stockage de déchets ou de toute autre source de pollution.Le projet d’installation du CSDU occuperait 19 ha de terres agricoles fertiles.
La servitude d’isolement de 200 m en périphérie du périmètre du futur CSDU porterait atteinte à 35,5 ha supplémentaires dont 26 ha sur la commune de Saint-Escobille et 9,5 ha sur la commune de Mérobert soient au total 35,5 ha + 19 ha = 54,5 ha.22 exploitations seraient touchées dans un rayon de 1 km (distance fixée par plusieurs industriels agroalimentaires) impactant une superficie d’environ 3000 ha (une parcelle atteinte d’une exploitation compromet l’ensemble de l’exploitation)
A partir de la base d’un rayon de 2 km (distance fixée par plusieurs autres industriels agroalimentaires), 30 exploitations supplémentaires seraient touchées représentant plus de 6300 ha.
Finalement, plus de 50 entreprises agricoles pourraient être menacées avec des conséquences irrémédiables sur la pérennité de leurs exploitations.
Une évolution inévitable de la zone d’exploitation et des servitudes liées générerait une amputation très importante de l’espace agricole avec un impact économique et financier considérable.D’autre part, la commune de Saint-Escobille appartient au bassin versant de l’Essonne, dont les eaux drainées rejoignent la Chalouette, la Louette et la Juine (de Châlo-Saint-Mars à Etampes). Or ces rivières alimentent les cressonnières de la vallée. La pollution vraisemblable de la nappe, qui se trouve à une vingtaine de mètres de profondeur sur le site envisagé, entraînerait l’arrêt immédiat de cette activité.
La pollution de la nappe aurait d’autres conséquences : elle rendrait impossible l’irrigation (10 forages dans un rayon de 2 km autour du site).
Cette irrigation permet de développer des cultures maraîchères et industrielles (pomme de terre, betteraves sucrières, flageolets, haricots verts, cultures aromatiques pour la déshydratation, porte graines et fleurs) qui assurent et assureront encore plus dans l’avenir une valeur ajoutée indispensable au maintien de l’agriculture dans notre région.
En prenant en compte ces réserves, l’implantation d’un tel centre aurait des répercussions importantes sur l’agriculture locale et pourrait mettre en péril l’avenir économique d’une cinquantaine d’exploitations agricoles et près de 6300 hectares. Et puisqu’un hectare de terre nourrit 8 personnes, ces 6500 ha perdus, c’est de quoi nourrir 50 000 personnes : toute la population du sud Essonne.
Agriculture Biologique
Si la vocation agricole de la plaine de Saint Escobille n’est pas à démontrer, il faut noter la diversité de l’agriculture qui y est pratiquée. Aux côtés des exploitations conventionnelles produisant des grandes cultures comme les céréales, le colza, les betteraves, les protéagineux, les pommes de terre ou les oignons, quelques unes ont fait le choix de l’agriculture biologique.
Dans un rayon de cinq kilomètres, deux exploitations pratiquent les grandes cultures biologiques et produisent de la luzerne, du blé meunier, des céréales secondaires, des protéagineux et des pommes de terre. Une partie de la production de pommes de terre est commercialisée directement à la ferme tout comme le blé qui est transformé sur place en farine bio.
C’est aussi parce que la terre y est fertile que deux jeunes maraîchers se sont installés, l’un à proximité du site, l’autre à moins de huit kilomètres. Ces deux exploitations produisent des légumes sous serre ou en pleine terre pour alimenter tout au long de l’année des paniers remplis de légumes frais de saison pour les adhérents de plusieurs AMAP ( Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) à la recherche d’aliments plus sains et d’un lien direct avec le producteur et sa façon de travailler.
Quelle ne serait pas leur déception de découvrir que leurs beaux légumes sont produits à côté d’une gigantesque décharge. Il est certain que, malgré la confiance accordée au producteur, ces consom’acteurs iraient s’approvisionner plus loin laissant le maraîcher sur le carreau…
Pour la production biologique, l’irrigation par pompage dans la nappe de Beauce est aussi un facteur de réussite garantissant la qualité des produits. Une pollution de la nappe aurait aussi des conséquences désastreuses sur cette filière.