Sociologie

Nos études relatives à la sociologie :


Le NIMBY contre l’intérêt général ? Tout contre

Mars 2014 par Léa SÉBASTIEN, Maître de conférences en géographie humaine, Chercheure à GEODE, UMR CNRS 5602.

Une association villageoise montée contre un projet de décharge fait la démonstration qu’une lutte locale peut déboucher sur une prise de conscience globale. Par Léa Sébastien, maître de conférences en géographie à l’université Toulouse 2 Le Mirail.

Les mouvements d’opposition aux projets générateurs de nuisances sont le plus souvent associés au phénomène NIMBY, bien connu des industriels. NIMBY est l’acronyme de not in my backyard…… télécharger le document

 


Le NIMBY est mort. Vive la résistance éclairée : le cas de l’opposition à un projet de décharge, Essonne, France

Février 2013 par Léa SÉBASTIEN, Maître de conférences en géographie humaine, Chercheure à GEODE, UMR CNRS 5602. Article paru dans Sociologies Pratiques no 27/2013

Le NIMBY est présenté comme un front de refus systématique aux projets industriels générateurs de nuisances, fondé sur l’ignorance et l’égoïsme. Dans certains cas, il n’en est rien. Voici l’exemple d’une résistance organisée face à un projet de décharge sur la petite commune rurale de Saint-Escobille (Essonne, France). En décortiquant le processus de contestation, cet article montre que le conflit environnemental a conduit au renforcement de quatre types de capitaux : le capital social, le capital savant, le capital patrimonial et le capital politique. Ce type d’opposition locale, que nous appelons « résistance éclairée » peut alors être l’expression d’un mouvement social enrichissant la démocratie et créant de nouvelles valeurs territoriales.
Le traitement des déchets figure parmi les priorités en matière de développement durable. Pourtant, environ 60 % des déchets ménagers sont encore mis en décharge, une option située au bas de l’échelle hiérarchique des techniques à utiliser en matière de gestion environnementale des déchets. Depuis le 1er juillet 2002, les CSDU3 ne sont autorisés à recevoir que des déchets dits ultimes, « déchets qui ne peuvent plus être traités dans les conditions techniques et économiques du moment »4, une définition imprécise qui permet que la mise en décharge soit toujours prépondérante. L’exploitation des déchets génère des nuisances connues, le bruit, l’odeur et des effluents liquides et/ou gazeux : un mélange hétérogène qui évolue chimiquement, biologiquement, mécaniquement, mais le coût immédiat de l’enfouissement est si compétitif que ce processus est fréquemment adopté. Les controverses s’accumulent et nombre de scandales ont d’ailleurs éclaté autour de la gestion des décharges, fragilisant la légitimité des entrepreneurs comme des responsables publics…… télécharger le document

 


Death of NIMBY
Awakening of argumented resistance

Juillet 2010 par Léa SÉBASTIEN, Maître de conférences en géographie humaine, Chercheure à GEODE, UMR CNRS 5602.
  • Since the ‘80s, the French legislation fosters prevention and recycling and limits the dominant waste treatment: the landfill
  • Since the ‘90s, the European legislation asks member states to reduce waste of 25% in 2010 and 65% in 2020 (from the quantity of 1995)
  • Since 2002, landfills in France are only supposed to accept « ultimate waste », « which cannot be treated differently in the economical and technical conditions of the moment »…… télécharger le document

 


Déchets des villes dans les champs : une juste résistance créatrice de lien social
Le cas du projet de décharge à St-Escobille, Essonne

Juillet 2007 Par Léa SEBASTIEN Docteur environnement Ecole des Mines

Résumé

Le traitement des déchets figure parmi les priorités en matière de développement durable. Même si les réglementations et les techniques semblent évoluer rapidement et pour le mieux, la gestion des déchets reste à ce jour un choix d’abord économique et politique d’une part, un choix comportant des risques pour l’environnement et la santé humaine d’autre part. Ainsi, environ 60% des déchets ménagers sont encore mis en décharge à l’aube du XXIème siècle, une option pourtant située au bas de l’échelle hiérarchique des techniques à utiliser en matière de gestion environnementale et durable des déchets. La première partie de cet article fait le point sur l’ensemble des conséquences de l’implantation d’une décharge sur un territoire. Les mouvements d’opposition aux projets industriels générateurs de nuisances sont automatiquement associés au phénomène NIMBY2, présenté comme un mouvement de refus systématique fondé sur l’ignorance et l’égoïsme. Dans certains cas, il n’en est rien. Voici l’exemple d’une résistance organisée face à un projet de décharge par la société SITA-SUEZ sur la petite commune rurale de St-Escobille (Essonne). La seconde partie de l’article se propose d’analyser pourquoi la résistance à la décharge est ici parfaitement justifiée et de quelle manière elle amène à une reconfiguration du paysage social.

Introduction

Les questions d’environnement sont devenues aujourd’hui un défi et un enjeu du développement durable de nos sociétés et de nos territoires. Parmi ces questions, il y a celle des déchets, qui après l’eau, pourrait être un des problèmes majeurs du XXIème siècle. C’est en 1975 que l’Etat français reconnaît les impacts négatifs de la gestion des déchets sur l’environnement et la santé et édicte la première grande loi nationale. A la fin des années ’80, la gestion des déchets ménagers en France est le sujet d’un débat national, conduisant à l’élaboration de la loi du 13 juillet 1992, qui rend obligatoire l’établissement des plans départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés. Cette législation a initié une politique plus ambitieuse axée en particulier sur le développement de la prévention, de la valorisation et du recyclage, avec pour corollaire la limitation du stockage des déchets. En effet, depuis le 1er juillet 2002, les décharges ne sont autorisées qu’à recevoir des déchets dits « ultimes », « déchets qui ne peuvent plus être traités dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux »3. Cette loi, associée aux orientations européennes, vise à assurer un passage progressif du mode dominant, la décharge, à un équilibre entre les filières pour une gestion optimale des déchets, et ceci à l’horizon de dix ans (Dron, 1997).
En effet, la directive européenne 99/31/CE du 26 avril 1999 demande aux états membres de définir une stratégie nationale afin de réduire les déchets municipaux mis en décharge à 75% de la quantité de 1995 en 2010 et à 35% en 2020. A ce propos, 7 Etats membres, dont la France, n’ont effectué qu’une transposition partielle, erronée ou inexistante de cette directive qui prévoit des mesures, procédures, orientations visant à prévenir ou à réduire le plus possible les nuisances causées par les décharges telles que la pollution des eaux, du sol et de l’air ou encore les émissions de méthane qui contribuent puissamment à l’effet de serre…… télécharger le document

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